Andy Symonds : un champion engagé, déterminé à protéger la nature

 

  • Bonjour, peux-tu te présenter brièvement ?

Je m’appelle Andy Symonds, je suis britannique d’origine et français depuis quelques mois.

Je vis en Provence, dans le sud de la France, depuis 8 ans, je suis père de famille et j’aime bien passer du temps dehors, en nature, que ce soit avec des amis ou avec ma famille.

Dans la vie de tous les jours, je travaille chez un développeur d’énergies renouvelables, notamment dans le solaire.

  • Qu’est-ce qui te plaît dans le trail ?

Dans le trail, ce que j’aime c’est pouvoir varier ce qu’on fait et où on le fait ! 😉

J’essaie de varier, les terrains, les distances, et les lieux. Je cours ainsi pas mal en France parce que j’y habite, mais j’aime aussi voyager en Europe.

J’aime changer les distances des courses auxquelles je participe, des courses courtes, longues, des courses plus ou moins techniques, avec parfois des parcours roulants.

  • Quelles courses t’ont le plus marqué ?

C’est difficile de choisir car j’en ai fait beaucoup mais mes victoires sur le trail des Templiers et le Lavaredo ont été les plus notables je pense.

Après dans mes courses,  j’ai participé au Skyrunning ou j’ai eu pas mal de succès, avec des parcours escarpés, extrêmes, en haute montagne, ou il faut « mettre les mains » et où on a les meilleures vues.

  • Comment définirais-tu ta passion du trail ?

Le trail pour moi c’est avant tout du plaisir, j’ai toujours considéré le sport comme un passe-temps qui me plait beaucoup, pour le fun. Petit à petit j’ai progressé, après c’est vrai que quand je gagne quelques courses et que j’ai des partenaires, des sponsors c’est bien mais ça reste un bonus pour moi tout ça.

  •    Quels coins préfères-tu pour t’entraîner ?

Bah en fait j’habite dans un village qui s’appelle Lagnes, c’est un paradis pour le trail, je le dis souvent à mes amis, je leur dis de venir ici, il y a beaucoup de sentiers, c’est vraiment un labyrinthe. Il y a tellement d’endroits, je suis entièrement satisfait de toutes les options qui sont possibles pour pratiquer le trail 🙂

Le seul gros inconvénient qu’il peut y avoir c’est que 6 mois de l’année et notamment l’hiver, il y’a beaucoup de chasse. Cette activité est mal réglementée et on ne peut quasiment pas savoir où ils sont, la question de la sécurité est donc à prendre en compte. Je trouve ça dommage car même si la chasse est une activité encore très présente, et qu’on aime ou pas, ils ne devraient pas monopoliser tous les endroits et sentiers.

J’essaie de courir le matin très tôt pour éviter ça au maximum. Après il m’arrive de courir également le midi, dans ma pause déjeuner au travail.

Le plus souvent je cours donc dans les sentiers et les chemins, mais quelquefois il m’arrive de faire un peu de route, mais j’aime moins ça.

  •    Pour toi, courir utile c’est quoi ?

Pour moi, je pense que courir utile, c’est courir pour les bonnes raisons et courir pour le plaisir. C’est donc avant tout profiter de la nature, de l’environnement naturel, sans le dégrader ! Courir utile c’est vraiment pratiquer un sport tout en s’amusant, dans un terrain naturel et sans avoir d’impact négatif sur l’environnement.

Après, je pense qu’on peut encore plus courir utile si on arrive à avoir un impact positif, en rendant le sentier emprunté encore plus propre qu’au moment où nous l’avons trouvé. 😉

  •  Quelles sont tes autres passions ou hobbys ?

J’aime bien cuisiner, et manger, je fais aussi un peu de dessin quand j’ai le temps.

Avec ma famille, on aime bien voyager, se balader, en vélo, à pied, et aussi il y a bien évidemment mon travail qui m’occupe aussi pas mal, et qui me prend du temps.

  • Quand as-tu rejoint TRF et comment as-tu connu cette association ?

J’ai rejoint l’association il y a quelques mois, en fait j’ai cherché sur internet s’il existait des associations ou organismes dans le trail qui faisaient attention à ce genre de choses et j’ai trouvé du coup l’association un peu par hasard en faisant des recherches, et j’ai tout de suite très vite adhéré au concept et aux initiatives.

Je pense aussi que si on adhère à plusieurs ça peut avoir plus d’impact qu’un seul comportement individuel.

J’espère que nos adhésions peuvent avoir un impact, et entraîner d’autres adhésions et surtout aussi faire réfléchir les gens au moins que ce soit dans les courses, ou dans la vie quotidienne, pour qu’ils prennent conscience de la dangerosité de certains comportements, envers l’environnement.

  • As-tu été choqué par certains comportements en particulier, sur des courses que tu as faites ?

Oui, trop souvent encore, quand on va sur des courses, y a des poubelles remplies de plastiques, des assiettes en plastiques, des gobelets jetables… le plastique à usage unique ne devrait pas être utilisé sauf cas exceptionnel… Utiliser une seule fois du plastique et après le jeter … je trouve ça tellement dommage !

Il y a 5 ans, ça me choquait moins, mais maintenant avec tous les médias on est plus attentifs à ce genre de comportement, si je vois que les courses a laquelle je participe ont un impact environnement très négatif, j’ai pas du tout envie d’y revenir l’année suivante…

Je trouve pas ça normal de pratiquer un sport, en nature, tout en ayant un impact négatif sur la nature dans laquelle on progresse…

  • Peux-tu nous parler de tes initiatives personnelles ?

J’ai crée une course organisée chaque année par notre association Trail Vaucluse, ou on essaie d’être le plus éco-responsable possible avec des gobelets réutilisables, on donne une petite serviette en papier et c’est tout, on sert des glaces, on donne des parts de pizza, mais sans assiettes en plastique, si y a quelques déchets, ce sera uniquement des déchets biodégradables.

Je me suis engagé aussi personnellement à ne plus jamais boire dans un gobelet plastique jetable.

Et en dehors des courses, je suis étonné de certaines choses qui se passent actuellement, on ne se rend pas compte de l’impact néfaste du plastique sur l’environnement, notamment dans les océans, avec bientôt plus de plastique dans la mer que de poissons…

  • Tu es issu d’une famille plutôt sportive ?

Plutôt une famille sportive oui, quand j’avais 9 ans, mon père il courait beaucoup, en 3 mois il a enchaîné toutes les montagnes faisant plus de 3000 pieds, en Grande Bretagne et en Irlande, elles s’appellent des Munros en Ecosse. Il courait tous les jours, comme moi maintenant.

Au-delà de ça j’étais dans une école où le sport était très important, tous les jours, dès l’âge de 12 ans on faisait du sport. Ma mère faisait beaucoup de vélo et courait aussi, donc oui je peux dire que c’est de famille 😀

  • Quel serait ton meilleur souvenir en trail et ton pire souvenir?

Mon meilleur souvenir… C’est difficile, car tous les moments sont géniaux pour moi ! Tous les matins je me fais plaisir, par exemple ce matin il pleuvait énormément encore, et je me suis quand même fait plaisir, j’ai fait 20 bornes, tu vois.

Il n’y a pas vraiment de meilleur moment en fait, après quand tu gagnes de très grosses courses c’est assez magnifique et ça fait vraiment plaisir 🙂

Le pire moment c’est clairement les blessures et j’en ai eu plein, j’ai une blessure qui traîne depuis 6 ans et aucun médecin a trouvé d’où ça vient, une contracture à la cuisse droite, personne n’a jamais rien trouvé. Je cours donc avec mais après j’essaie de me concentrer au maximum sur les aspects positifs, de relativiser et profiter de chaque instant.

Je me dis qu’au final je préfère quand même largement courir avec cette gêne que ne pas courir du tout ! 😉

 

Il est à noter que cette interview a été réalisée par téléphone.